Le mois de janvier a été marqué par les inondations qui ont touché le nord de Java. Nous étions à Jakarta alors que certains quartiers étaient noyés sous plus de 2m d'eau, nous avions par chance les pieds au sec et avons pu regagner Cirebon ensuite, sur la côte nord. Seulement, la Pantura, la route qui longe la côte nord, étant inondée vers Pekalongan et Semarang, la circulation est devenue vraiment problématique. Compte tenu de nos piètres performances de temps de trajet avec conditions météo optimales, et celles de notre vieux combi japonais, on a attendu la décrue, mais au bout d'une semaine, quand les eaux se sont retirées sur une chaussée bien abîmée où les bouchons s'amoncelaient, nous avons de nouveau fait le choix de l'itinéraire bis pour rentrer chez nous à Jepara, un grand détour par le sud sinuant entre les monts et les volcans.
La première étape fut Batur Raden, située sur les pentes du plus haut volcan de Java (3428m)le Mont Slamet: une immense bouffée de fraîcheur chlorophyllée après avoir macéré dans la pollution et le bruit des grandes villes. Sur ces hauteurs l'air est plus frais, la nature luxuriante.
Batur Raden est mentionné comme une simple étape dans les voyages organisés qui font traverser Java aux visiteurs français, mais semble une destination prisée par les Indonésiens car beaucoup d'hôtels bordent la route montant vers le volcan. Nous avons choisi l'un d'eux, bien nommé, pour y passer deux nuits, le Nirwana.
Construit il y a sans doute plus de trente ans, dans un style traditionnel, il propose des chambres très confortables au charme un peu défraîchi mais l'ensemble est entretenu avec beaucoup soin.
Dans cet hôtel comme dans le grand parc voisin, c'est cette impression de nature choyée qui m'a charmée et rassurée, dans un pays où bien souvent on néglige la gestion des déchets et la mise en valeur de l'environnement végétal, qui est pourtant un trésors incomparable.
"Batur Raden" signifie "le serviteur du prince", je ne sais pas bien pourquoi mais on peu imaginer que celui-ci était jardinier tant la nature là-bas est honorée.
A quelques pas de l’hôtel, une partie d'un grand vallon a été aménagée en un parc de loisir tracé de chemins sinuant entre les arbres, les fleurs et les vendeurs de saté (brochettes de poulet sauce cacahuète) et par dessus la rivière, agrémenté d'un lac avec des pédalos, de sources chaudes, d'une tyrolienne, de piscines et de toboggans.
Les collections de fougères arborescentes m'ont émerveillée, le côté kitsh des aménagements plutôt amusée et l'entretien irréprochable de cet immense jardin m'a comblé, car sorti des luxueux sentiers balisés par le tourisme haut de gamme, les rivières, les parcs, les zoos et lieux publics que j'ai pu voir en Indonésie sont invariablement jonchés de plastiques et de papiers gras.
Ce parc apparaît comme une enclave de nature domptée dans la coulée de végétation foisonnante descendant les pentes du volcan.
Bordant un petit cimetière, ce vénérable banian s'impose comme un incontournable monument végétal.
Finalement un énorme orage et une pluie diluvienne nous ont retenus sous un abri où on a mangé du saté, plutôt que de suivre le sentier qui s'enfonçait dans la forêt jusqu'aux sept sources qui jaillissent des flancs du volcan.
Mais vous pourrez voir les lieux sur ce film de Mr Tukul et sa copine voyante, qui y ont mené une enquête télévisée en septembre dernier pour savoir quels être invisibles peuplaient ces lieux, j'ai pas tout compris mais je crois qu'elle y voit un dragon avec un couteau dans la bouche. On l'a échappé belle.
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