dimanche 30 septembre 2012

Wayang kulit

C'était la première fois avant hier que j'ai eu la chance d'assister à un spectacle de théâtre d'ombre javanais, trouvé un peu par hasard: en passant le long de l'alun-alun dans l'après-midi nous avons vu qu'une très grande tente y avait été montée, abritant un grand écran face à des centaines de chaises bien alignées, des gamelans (percussions indonésiennes) attendaient de résonner dans la nuit noire.



 La place fourmillait d'une animation plus dense encore ce soir là, aux habituels loueurs de rollers et de trottinettes, vendeurs de brochettes, de crêpes, de jouets, s'étaient ajoutés de petits warungs (boutiques, restaurants) éphémères, des vendeurs d'instruments de musique, de livres sur la culture javanaise et de marionnettes au profil alambiqué, répliques de celles qui se préparaient à danser devant l'écran.




Le spectacle a commencé par des chants classiques accompagnés par les gamelans, les voix félines d'un choeur de femmes, strictement apprêtées selon des codes immuables. 



Voici un exemple, proche de ce qui s'est joué ce soir là:




L'une des chanteuses vraisemblablement d'origine européenne se fondait bien à l'ensemble.


Au premier rang, les notables de la ville également vêtus de costumes traditionnels discutaient entre eux. Dans les rangs suivants, la concentration des spectateurs était tout aussi relâchée: on va et on vient, on papote, on baille. Si la partition leur en laisse le temps (si tant est qu'il y en ait réellement une...) les musiciens aussi bavardent et regardent autour d'eux. C'est un mélange de solennité imposée par le décorum, et de détachement absolu animant tous les participants.



Fait étonnant, le spectacle de théâtre d'ombre était ensuite montré à l'envers. Le dalang (le maître des marionnettes)  était du même côté de l'écran que les spectateurs, aussi, pour ne voir que l'ombre des marionnettes se découper sur le drap tendu, nous sommes allés de l'autre côté où quelques spectateurs commençaient à se rassembler.



        

La pièce raconte des épisodes du Mahâbhârata, intégré depuis des siècles à la culture javanaise. Je n'en compris pas un traître mot mais me laissais bercer par la musique de la langue déclamée par le dalang. Je commence à comprendre un peu d'indonésien, mais c'est en javanais que la pièce est dite, à un niveau de langue différent de celui que l'on parle au quotidien.



En mouvement, cela donnait quelque chose comme ça:



Tout autour sur la place, l'animation se maintenait, cumulant à la puissante sono du spectacle, les mélodies lancinantes des marchands de glace et des manèges, et les bruits de circulation de l'avenue voisine. Mon petit garçon se bouchait les oreilles, on a donc laissé continuer sans nous jusque très tard dans la nuit le spectacle de wayang kulit.


vendredi 28 septembre 2012

Les lumières de l'alun-alun

L'alun-alun est une grande place qui propose au centre de chaque ville indonésienne un large espace ouvert souvent orné d'un banian immense, où l'on organise les parades officielles pour la fête nationale par exemple, et où, le soir venu, les citadins se rassemblent pour faire du sport et s'amuser.




L'attraction phare de l'alun alun a Jepara est une sorte de becak, ( "pousse-pousse" indonésien, ou vélo taxi) un pédalo à 3, 4, 5 ou 6 places si on s'y entasse bien, illuminé de guirlandes scintillantes.


A la tombée de la nuit, les petites carrioles brillant de mille feux s'alignent le long du haut trottoir et proposent 3 tours de la place pour 25 000 rupiah (environ 2 euros).


La première fois que j'ai vu ces engins déambuler doucement, j'ai bien ri: certains arborent même de petits rideaux de satin et diffusent dans les oreilles de ses passagers un dangdut (pop indonésienne) retentissant . Je me suis promis de ne jamais participer à ce rituel élevant le kitch au rang de véritable art de vivre.



Seulement voilà, quand vint l'anniversaire de notre fils, j'étais prête à réaliser tous ses souhaits, à faire de ce jour une fête aussi joyeuse que possible pour lui faire oublier un tenace mal du pays. Et parmi ces voeux figurait en première place celui de pédaler dans ces voiturettes...


Heureusement soutenue par Susi, son mari et ses deux petits garçons dans cette épreuve, bravant ma peur du ridicule je suis montée avec eux dans le véhicule étincelant. Nous étions 3 à pédaler, 7 passagers en tout. Pour rendre l'expérience plus folle, j'appuyais sur les pédales avec ardeur espérant vivre  les même sensations que dans le célèbre coucou-casse-cou, mais je ne réussis qu'à faire dérailler l'engin.



Les tours de "becak-haya" ( = becak+cahaya (lumière) néologisme fraîchement inventé) se font nonchalamment, à peine plus vite qu'à pied. Parfois les enfants qui ont loué des rollers s'accrochent en grappe à l'arrière.



Finalement on a bien rigolé dans ce carrosse de fortune, non pas que je ferai des tours tous les samedis soir, non, mais je me suis fait au charme décalé de cette attraction qui fait chatoyer l'alun alun de Jepara by night.


vendredi 14 septembre 2012

Blogueurs de tous pays, unissez-vous!

C'est à la fois très simple et incompréhensible; avec ce simple badge:



Nous (c'est à dire, toi blogueur qui passe par là et qui va faire pareil, et moi) allons contribuer à l'amélioration à l'accès à l'eau potable pour des populations qui en sont privées, et elles sont très nombreuses, 1,5 milliards de personnes, d'après 1001 Fontaines qui lance cette opération et apporte des solutions concrètes pour fournir de l'eau potable à ceux qui en ont besoin, grâce "une usine de traitement simple et robuste de purification par ultraviolets, alimentée par énergie solaire" ... première incompréhension. Comment est-ce possible?

L'autre stupéfaction suscitée par cette initiative provient du mode de parrainage: comment et pourquoi par simple ajout sur mon blog, un don est-il transmis à l'association des 1001 fontaines?

Je m'en vais poser la question aux intéressés, en les informant que j'ai joué le jeux, bêtement, sans comprendre, mais heureuse de participer à ce beau projet, vital.

(Via La Terre sur son 31)