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dimanche 22 février 2015

Batik Cap

"Cap" (prononcer "tchap") signifie "tampon": outil d'application de la cire dans ce procédé de fabrication en série du batik traditionnel.

Il existe donc en amont un autre métier d'artisanat, qui consiste à fabriquer cet outil à partir d'un dessin du motif souhaité, en soudant à un socle muni d'une poignée des lamelles de cuivre dont les bords dessinent les lignes du motif.


 

 C'est un travail de précision qui demande beaucoup de temps, selon la complexité du dessin, et dont la valeur conditionne le prix du batik. Certains ateliers familiaux de batik possèdent d'importantes collections de tampons, transmises de génération en génération et régulièrement renouvelées.


Ces tampons sont aussi prisés par d'autres collectionneurs pour leur valeur esthétique. Ils ont été notamment  utilisés en élément architectural de décoration dans le restaurant d'un bel hôtel à Bali.

source: worldarchitecturefestival.com
Le travail du batik "cap" est en général assuré par des hommes, sans doute en raison du poids du tampon et de la fatigue causée cette tâche répétitive, qui consiste à tremper le tampon dans une fine couche de cire chaude, et à l'appliquer sur le tissu pour former le dessin à la cire.


Le tissu est ensuite mis à sécher pour que la cire durcisse.


Puis il immergé dans la teinture, mis à sécher, et trempé à nouveau dans un bain d'eau chaude pour faire fondre la cire.

Les couleurs du batik sont donc bien fixées, puisque que le procédé de fabrication les met à l'épreuve de la chaleur.



Il arrive que la couleur soit appliquée non pas par bain mais avec un pinceau, cela permet d'utiliser plusieurs couleurs sur un même batik sans avoir à répéter le processus.

La cire fait office de pochoir, la teinture va imprégner les zones libres du tissu. Une fois la cire retirée on verra apparaître le motif en blanc sur un fond coloré.



On appelle "Garutan", style de la région de Garut à Java Ouest,  les batiks teints d'une seule couleur avec motifs répétitifs blancs, ou vice versa, des batiks blancs avec des motifs d'une seule couleur.


En retournant un batik cap, on constate que le motif sur l'envers est bien visible, il ne se distingue parfois de l'endroit que par une légère différence de netteté du motif.

Pour choisir un batik parmi notre sélection cliquez ici



mardi 17 février 2015

Batik Jawa

Le batik est un mode d'impression textile millénaire, partagé par plusieurs cultures à travers le monde, porté sur l'île de Java en Indonésie à un degré de raffinement achevé, où il est un élément culturel emblématique.

source:http://kumeokmemehdipacok.blogspot.fr/

Le mot "batik" vient du javanais "titik" qui signifie "faire des points" en référence au mode d'application traditionnelle de la cire, souvent déposée sur le tissu par gouttelettes qui forment des points.

Les motifs du batik javanais sont particuliers et porteurs de sens.


Il est difficile de dater précisément les débuts du batik à Java, mais on trouve déjà, par exemple, le motif "lereng" sur une statue de Shiva en or datant au IXème siècle, près de Wonosobo, à Java centre (voir ici), ou le motif "ceplok" sur le vêtement de Ganesh dans le temple de Banon près de Borobodur, datant de la même époque.

Le batik est intimement lié aux Palais et à l'histoire des sultans de Java. L'utilisation de vêtements de cérémonie en batik serait avérée au XVIIème siècle, sous le règne du sultan Agung , souverain du royaume de Mataram à Java. Jusqu'en 1930 le port du batik est réservé à l'aristocratie et à la cour. Certains motifs sont strictement attachés à la famille royale et jusqu'à aujourd'hui il est inconvennant de les porter en présence du Sultan.

- Poussez la porte des palais javanais: ici


La position de l'île de Java, au coeur de l'archipel indonésien, en fait  un lieu ouvert aux influences extérieures depuis les temps immémoriaux, portées par les navigateurs indiens, chinois, arabes ou européens, motivés par le désir d'exploration et d'expansion, attirés par les richesses naturelles de l'archipel. La culture indonésienne est faite de ces influences mêlées qui ont modelé les styles du batik indonésien au fil des siècles.

source:luk.staff.ugm.ac.id

S'il on trouve des batiks originaires de Lampung ou Jambi à Sumatra, de l'île de Madura ou du pays Sunda à Java Ouest, la production provient principalement de Java Centre. Chaque ville cultive son style, les villes royales de Solo (Surakarta) ou Yogyakarta produisent un batik classique dans les tons de terre, celui des villes du Pasisir, côte nord de Java, comme Cirebon, Pekalongan ou Lasem (Rembang) sont caractérisés par l'emploi de motifs particuliers et la prédilection pour certaines couleurs.


source:iwandahnial.files.wordpress.com

Il existe aujourd'hui plusieurs techniques de fabrication du batik:

Batik Tulis: la plus haute qualité de batik et le procédé le plus long, où la cire est appliqué à l'aide d'une sorte de stylo, le canting.

Batik Cap: où la cire est appliquée à l'aide de tampon de cuivre, le cap, en motif répétitifs; procédé manuel de production en série.

Batik Print: qui utilise la sérigraphie, manuelle ou mécanisée ou l'impression par imprimante rotative. Le terme batik ne s'applique plus dans ce cas que par extension, désignant les motifs inspirés du batik traditionnel.

Batik Kombinasi: combinant les procédés: par exemple, un batik sérigraphié peut être ensuite rehaussé par application de cire au canting.


Le batik javanais est enfin et surtout intimement lié à son territoire par les motifs qui s'inspirent généralement de la nature, réinterprétant à l'infini  le dessin des entrelacs végétaux ou des algues, les silhouettes oiseaux ou des animaux marins.